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jeudi 19 avril 2012

La politique étrangère, parent pauvre de la campagne présidentielle française

Nicolas Sarkozy ne s’y était pas trompé en s’appuyant durant cinq ans sur la politique étrangère de la France pour élargir le socle de sa légitimité. Pourtant, le président-candidat tout comme d’ailleurs ses neuf challengers, relèguent en fin de programme leurs intentions en matière de politique extérieure. Encore une fois l’adage qui veut que la politique étrangère ne fasse pas une élection présidentielle se vérifie, bien que paradoxalement celle-ci demeure, depuis le général de Gaulle, le domaine réservé du chef de l’Etat.

On le répète à l’envi, la place de la France dans le monde recule en même temps que la place du monde se rétrécit en France. Le constat est d’autant plus étonnant que tout ce qui préoccupe le plus les Français, l’emploi, l’environnement, la sécurité, le pouvoir d’achat, dépend plus ou moins directement des relations de l’Hexagone avec le monde. De quoi alimenter un vrai débat entre droite et gauche mais, à la veille de l’élection présidentielle, rien n’est venu de ce côté-là.


La promesse de grands ajustements pour l’Afrique 


En arrivant au pouvoir en 2007, Nicolas Sarkozy a manifesté rapidement sa volonté de rupture avec la politique française menée en Afrique par ses prédécesseurs. Cinq ans après le discours de Dakar, les liens privilégiés sont maintenus malgré le recul de la présence militaire française. Pour le principal challenger, le socialiste François Hollande, la « Françafrique » (réseau affairiste et politique souvent opaque) doit disparaître. « Il faut que le regard français sur l’Afrique change » affirme-t-il en pointant une politique des visas qu'il estime « souvent humiliante ». Redorer l’image de la France passera donc, dit-il par une « nouvelle politique migratoire ferme contre l’immigration irrégulière mais juste et sécurisante pour l’immigration légale ».  
 
Marine Le Pen (Front national) souhaite elle aussi la fin de la « Françafrique » pour en finir, pense-t-elle, avec « la corruption qui gangrène le continent et qui est la cause directe de l’émigration vers le Nord ». Pour le Front de gauche, la France doit mettre un terme à sa politique étrangère centrée sur des relations néocoloniales. « Au contraire, la France doit tenter de coopérer avec les peuples qui cherchent à construire une démocratie et une justice sociale, comme la Tunisie ou l’Egypte » précise Jean-Luc Mélenchon.
 
 
L’Otan, on reste ou on part

Durant le quinquennat qui s’achève, Nicolas Sarkozy a bel et bien tiré le rideau sur ce qui constituait l’ossature de la politique extérieure de la France imprégnée jusque-là de gaullisme. En réintégrant le commandement de l’Otan en 2009, il a accompli la rupture tant annoncée lors de sa première campagne présidentielle.
 
« Sarko l’Américain » fût très critiqué à l'époque. Aujourd'hui seuls le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, la frontiste Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière ou Philippe Poutou s’opposent encore au retour de la France dans l’Otan. Quant au candidat socialiste, il déclare maintenant : « On ne l’aurait pas fait, mais on ne va pas tout défaire ». François Bayrou (MoDem) se contente de souhaiter « un rééquilibrage entre l’Europe et les Etats-Unis ».
 
 
Quitter l’Afghanistan, une question de calendrier

L’enlisement de la France en Afghanistan au sein de la coalition internationale sous l’égide de l’ONU est de moins en moins admis par les Français. Ils ont du mal à comprendre le sens de l’engagement des troupes françaises qui a déjà coûté la vie à plus de 80 soldats. Nicolas Sarkozy a décidé d’avancer d’un an le retrait de ses troupes (fin 2013) fixé à la fin de 2014 par l’Otan, alors que François Hollande promet lui, la même chose, dès décembre 2012.
 
François Bayrou (MoDem) met en garde contre tout « retrait précipité » à l’inverse de Marine Le Pen (FN) et de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) qui exigent un « retrait immédiat ». La candidate écologiste, Eva Joly, plaide pour que les soldats français rentrent « le plus rapidement possible », tout comme Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) qui juge qu’il est « plus que temps » qu’ils reviennent.
 
 
L’Europe à hue et à dia

Alors qu’on prêtait jusqu’en 2007 au président-candidat une fibre pro-israélienne, la politique suivie durant son mandat a été en faveur de la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat hébreu.
 
Suivant le même tracé,  son principal adversaire François Hollande, « prendra des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien ». On retrouve à peu près la même position au Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon qui défend la « reconnaissance de l’État de Palestine par la France et par l’UE (...) ». Une des grandes ambitions diplomatiques du président Sarkozy, l'Union pour la Méditerranée (UPM) reste engluée dans le conflit israélo-palestinien.
 
 
A charge et à décharge
 
Même si les sujets de politique étrangère ne sont pas parvenus à enflammer la campagne présidentielle,le candidat sortant bénéficie d’un avantage au moins dans ce domaine si particulier. L’omniprésence de Nicolas Sarkozy lors de la libération des infirmières bulgares condamnées à mort par le régime du colonel Kadhafi comme celle d’Ingrid Betancourt et des otages des Farc en Colombie a été portée à son crédit. Ses mandats à la tête des G8, des G20 et de l’Union européenne où il obtient un cessez-le-feu entre la Russie et la Georgie, également.
 
Plus mitigées en revanche, les retombées de l’intervention déterminante de l’armée française en Côte d’Ivoire et en Libye. Et à propos de la Libye, l’opération destinée à la libérer d’un régime totalitaire n’est cependant pas parvenue à gommer totalement l’effet désastreux provoqué, fin 2007, par le colonel Kadhafi plantant sa tente dans les jardins de l’hôtel Marigny, à deux pas de l’Elysée. De même les hésitations de la France face au soulèvement du peuple tunisien et plus encore l’offre de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Michèle Alliot-Marie qui propose le « savoir-faire français à la police tunisienne dans la gestion des questions sécuritaires », pour aider le président Ben Ali à mater la révolte, est à inscrire sans conteste dans la colonne des moins. Par ailleurs, la position actuelle de la France sur la crise syrienne ou le dossier du nucléaire iranien ne suscite guère de polémique entre les candidats.
source: RFI
 
 
 
 
 
 

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