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vendredi 15 juin 2012

Cancer : les idées fausses s'enracinent

Surinformés, les Français ont du mal à hiérarchiser les risques, et leurs comportements changent peu.
L'information sur les risques de cancer est-elle trop abondante? Entre la consommation d'alcool et de tabac, l'exposition aux UV, les antennes-relais, la qualité de l'air ou le rôle de l'alimentation, les Français ont aujourd'hui le sentiment d'évoluer dans un environnement hautement cancérigène. Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), qui a dévoilé jeudi les résultats du Baromètre cancer 2010, cette crainte diffuse pose un réel problème de prévention. «Confrontés à une multiplication des facteurs de risque, les Français ont le plus grand mal à les hiérarchiser, constate Thanh Le Luong, directrice générale de l'Inpes. Ils ont dès lors tendance à s'enfermer dans une attitude de déni.»
L'étude menée auprès d'un échantillon représentatif de 4 000 personnes âgées de 15 à 85 ans révèle que sept Français sur dix se sentent bien informés sur le cancer, qui est toujours perçu comme une maladie «pas comme les autres». La plus grave, loin devant le sida et les maladies cardio-vasculaires.

Contre-vérités

En tête des facteurs de risque, le tabagisme et l'exposition au soleil sont bien identifiés comme favorisant l'apparition du cancer par 98 % et 97 % des Français. Ensuite, leur perception est bien plus floue et alimentée par des contre-vérités. Ils citent des facteurs environnementaux (manger des aliments traités avec des produits chimiques, respirer un air pollué), des facteurs comportementaux (faire des UV, fumer du cannabis, boire plus de trois verres d'alcool par jour), des facteurs psychologiques (subir le stress de la vie moderne, avoir été fragilisé par des expériences douloureuses).
La perception de ces risques est plus aiguë qu'en 2005, date de la précédente enquête. En 2010, 69 % des sondés pensent ainsi que «vivre à côté d'une antenne-relais» peut favoriser le cancer, contre 49 % cinq ans plus tôt. Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer (Inca), constate que «certaines de ces craintes sont irrationnelles, car sans fondement scientifique évident». Exemples: manger des aliments traités par des substances chimiques, vivre à côté d'une centrale nucléaire, d'antennes-relais ou subir le stress de la vie moderne. «Or le fait de tout mettre au même niveau entraîne une mise à distance des risques réels», explique-t-elle.

Tabac: le déni est plus marqué chez les petits fumeurs

Certaines affirmations, encore très répandues dans le grand public, contribuent aussi à relativiser les comportements dangereux. Le questionnaire sur le tabac révèle ainsi que, pour 70 % des sondés, «faire du sport permet de se nettoyer les poumons», ce qui est faux. Environ les deux tiers pensent que «respirer l'air des villes est aussi mauvais pour la santé que fumer», à tort également. Le déni est plus marqué chez les petits fumeurs (moins de dix cigarettes par jour).
Pour les chercheurs, ces idées fausses contribuent à expliquer le maintien d'une très forte prévalence tabagique en France (32 % de fumeurs, dont 28 % quotidiens), alors que le tabagisme est de loin le premier facteur de risque évitable de cancers.

Le soda aussi dangereux que l'alcool?

Les fausses croyances au sujet de l'alcool ne sont pas moins répandues: 70 % des personnes interrogées sont par exemple convaincues que «boire des sodas ou manger des hamburgers est aussi mauvais pour la santé que boire de l'alcool». La moitié pensent que ce sont surtout les alcools forts qui sont nocifs et que la pollution provoque plus de cancers. Globalement, le lien entre alcool et cancer est sous-estimé, alors qu'il est la deuxième cause de mortalité évitable par cancers en France. A contrario, le risque d'accident de la route est parfaitement intégré par les Français.
Selon Thanh Le Luong, le baromètre permettra de réorienter les campagnes de sensibilisation. «On voit bien que la communication sur les facteurs de risque a des limites, car le public peut avoir l'impression d'être submergé, dit-elle. Il faut aussi donner aux gens le sentiment qu'ils peuvent agir.»
source : santé Le Figaro
 

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