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mercredi 13 juin 2012

Grande prématurité, facteur de risque de maladie mentale

La psychose et les troubles bipolaires seraient un peu plus fréquents chez les enfants nés prématurément.
L'origine des maladies mentales reste mystérieuse. Plusieurs pistes se dessinent depuis quelques années, qui ne s'excluent pas forcément. Ainsi, des études épidémiologiques, confirmées par des recherches en biologie moléculaire, ont mis l'accent récemment sur le caractère génétique de la prédisposition à la schizophrénie et à la psychose maniaco-dépressive.
Bien que le schéma de transmission reste complexe, avec en particulier l'apparition de mutation de novo pouvant expliquer certains cas, même dans des familles où aucun malade n'a jamais été recensé. Par ailleurs, certaines perturbations pendant la grossesse et, notamment, la fièvre de la future mère se sont révélées être également des facteurs de risque pour ces maladies.
Tout récemment, des chercheurs anglais et suédois ont publié des travaux révélant que la prématurité pourrait constituer aussi un petit facteur de risque pour ces affections mentales. Il serait possible alors d'imaginer que certaines anomalies génétiques, comme la fièvre intra-utérine ou la grande prématurité, seraient chacune de leur côté des facteurs de risque pour les troubles du neurodéveloppement pouvant conduire à l'apparition de telles affections.

«Système nerveux immature»

La Suède est un pays qui, contrairement à la France, a su développer des registres de toute sorte, des registres sur la date de naissance, d'autres sur la maladie mentale, de manière anonyme et codifiée. L'objectif est en croisant les registres de chercher et éventuellement de trouver des liens entre différentes maladies et des éléments du mode de vie. Les chercheurs de l'Institut Karolinska en Suède et ceux de l'Institut de psychiatrie du Collège royal de Londres ont analysé les données concernant la naissance de 1,3 million de Suédois nés entre 1973 et 1985 et ont recherché, dans ce groupe, ceux pour qui un diagnostic de maladie mentale avait été porté à l'âge adulte (10 523 personnes).
Les résultats publiés dans The Archives of General Psychiatry le 1er juin 2012 mettent en évidence pour la première fois un lien entre prématurité et maladie mentale: ainsi les personnes nées très prématurément (avant 32 semaines de grossesse) ont trois fois plus de risque d'être hospitalisées pour un trouble psychiatrique après 16 ans que celles nées à terme (entre 37 et 41 semaines de gestation).
En particulier, l'enquête révèle que ceux nés très prématurément présentent 2,5 fois plus de risque de souffrir d'une psychose comme jeune adulte, ont près de trois fois plus de risque d'avoir une dépression et 7,4 plus de risque d'être victime d'un trouble bi-polaire, par rapport à ceux nés à terme. Aucun lien très net n'a été mis en évidence entre la prématurité et les troubles du comportement alimentaire, l'alcoolisme ou la toxicomanie.
L'enquête a pris aussi en compte l'état de santé de la maman, le niveau socio-économique, mais cela n'a en rien modifié les résultats. À noter enfin que le risque décroît, avec la durée de la gestation: le risque d'hospitalisation en psychiatrie est de l'ordre de 6 pour 1 000 enfants nés avant 32 semaines, de 4 pour 1 000 enfants nés avant 36 semaines et de 2 pour 1 000 enfants nés à terme. «Nous avons trouvé un lien solide entre prématurité et certaines maladies mentales, affirme le Dr Chiara Nosarti (Collège royal de Londres). Nous pensons que l'augmentation du risque de troubles mentaux chez ceux nés très prématurément peut être expliquée par des discrètes altérations du développement cérébral. Le système nerveux immature chez les nouveau-nés prématurés est particulièrement vulnérable au traumatisme lié aux complications de la naissance.» Certes, le risque lié à la prématurité reste heureusement faible.
Néanmoins, de tels travaux doivent inciter à encore plus de vigilance pour réduire au maximum le risque de prématurité. Aujourd'hui en France, près de 7 % des enfants naissent avant 37 semaines de grossesse, 1,5 % étant de grands prématurés.
source : santé Le Figaro
 

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