Elles ont progressé de près de 4% l'an dernier dans un marché qui a reculé globalement de 2,9%. Les Français consomment en moyenne 6,3 kilos de chocolat par an.
Dimanche, de nombreux enfants vont aller à la chasse aux œufs de Pâques. Un symbole religieux, synonyme d'abondance et de renouveau, mais aussi une occasion de savourer du chocolat sous toutes ses formes. «Pâques est le rendez-vous traditionnel des Français avec les chocolatiers. Les valeurs de partage et de convivialité portées par le chocolat soutiennent sa consommation pendant les périodes festives», explique Florence Pradier, secrétaire générale du syndicat du chocolat.Ainsi l'an dernier, les achats de poules et autres lapins chocolatés ont progressé de 3,87% par rapport à la même période de 2009. Au total, 13.400 tonnes ont été dégustées dans l'Hexagone à l'occasion du week-end pascal, soit en moyenne 223 grammes par personne. Au palmarès des ventes, les œufs, grands ou petits, occupent toujours la première marche du podium, même si dinosaures ou dauphins ont fait leur apparition dans les vitrines des chocolatiers. «Les gros œufs garnis ou les petits œufs pralinés, au lait ou noir sont le plus demandés», explique Arnaud Tavares, responsable de la boutique de la Marquise de Sévigné à Paris dans le XVIe arrondissement.
Un canal de distribution qui avec les boulangeries et pâtisseries représentent 15% des ventes de chocolat en France contre 85% aux grandes surfaces. «Pour nous, Pâques est la période la plus forte de l'année avant même Noël», renchérit Sophie, directrice du Musée de chocolat à Strasbourg, ville où traditionnellement ce sont les lapins et les lièvres qui ont la cote. En prenant en compte les ventes de Noël, où sont croquées 33.800 tonnes de chocolat, ces deux périodes de l'année totalisent plus de 12% des ventes annuelles de chocolat de l'Hexagone.
Le prix de la fève de cacao a doublé en deux ans
«En période de fêtes, les Français sont plus nombreux à manger du chocolat avec une hausse de 600 tonnes vendues à Pâques et Noël 2010, les deux temps forts traditionnels de consommation de chocolat», reconnaît Florence Pradier. Avec 6,3 kg par habitant en 2010, soit 378.000 tonnes, la France se situe au 5e rang des pays consommateurs de chocolat derrière l'Allemagne (11,3 kg), le leader européen, et le Royaume-Uni (10,9 kg), son dauphin.Au royaume de Sa Majesté, les Gaulois se distinguent particulièrement car ils sont nettement plus amateurs de chocolat noir que le reste des Britanniques. Les amateurs y voient le «seul vrai» chocolat. De fait, le chocolat noir représente 30% de la consommation en France, contre 5% dans les autres pays de l'Union. Pendant l'année, les tablettes sont particulièrement prisées avec un peu moins d'un tiers des ventes, devant les bonbons, bouchées et autres rochers, qui totalisent le quart des ventes. Le reste se répartit entre les pâtes à tartiner (19%), le cacao en poudre (15%) et les barres chocolatées (11%).
Toutefois, le doublement du prix de la fève de cacao en deux ans, suite à la guerre civile en Côte d'Ivoire qui approvisionnent 40% du globe, a freiné l'appétit des Français. Le prix de tablette qui sert de référence a augmenté de 10% en deux ans. Résultat: les ventes de chocolat sur la seule période de 2010 ont baissé de 2,9%. Reste à savoir comment évoluera le marché après l'accalmie à Abidjan. Difficile de lire dans le marc de cacao!
Source:Le Figaro.fr