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mardi 19 juillet 2011

Complètement à l’Est ! Cap sur l'Istrie, la Serbie et la Slovénie pour des vacances revigorantes

De l’Istrie, le « triangle d’or » croate, aux verdoyantes montagnes slovènes, sans passer à côté de la Serbie qui a beaucoup à offrir et tant besoin de nous, cet été, on met le cap à l’est de l’Europe pour un voyage écolo, solidaire et ô combien revigorant.

 

Certains points du globe s’inscrivent dans nos chairs pour la violente beauté de leurs paysages, la générosité de ceux qui les peuplent ou leur rafraîchissante différence culturelle. Les « pays de l’Est », comme on dit depuis que la Yougoslavie n’a plus le droit de cité que dans les livres d’histoire, possèdent tout cela à la fois et s’en rendent à peine compte. D’où l’accessibilité de leur offre.
Meurtris par la guerre – c’est encore plus vrai de la Serbie –, ils s’appliquent, avec les moyens du bord, à organiser un tourisme aux antipodes des pitoyables cas d’école que sont devenues les Canaries ou la Costa Brava. Quels que soient leurs différends historiques ou leur niveau de vie, ils s’opposent d’une seule voix à la création d’hôtels de masse pour privilégier un tourisme raisonné et respectueux de leur identité. Alors qu’ils complexent d’un supposé retard, ils sont bel et bien en avance !
Voilà pourquoi nous avons choisi de vous guider à travers la Slovénie, la Serbie et l’Istrie, cette région qui fait face à Venise, nargue la populaire Dalmatie et, bien que parfois plus italienne que croate, témoigne avec sa douceur de vivre de l’intense éveil des Balkans.



L’Istrie, dolce vita et agritourisme

De nos trois destinations, elle offre le confort le plus sûr et des repères aux non-aventuriers. Ici, la piste verte se teinte de marron pour l’intérieur des terres, de rouge pour le vin (tout le monde a sa vigne), de mauve pour la lavande… L’idéal est de séjourner dans l’un des petits villages perchés à une vingtaine de kilomètres de la côte. Une remarquable mais drastique politique en faveur de l’agritourisme y a permis l’éclosion de véritables oasis vertes : 90 % des aliments (huile d’olive, prosciutto, fromage de brebis, canard, asperges sauvages, pain, œufs, lait, truffes noire ou blanche selon la saison) doivent ainsi être autoproduits, en famille et sans engager de main-d’œuvre.
Modèle du genre et havre gastronomique, la ferme-auberge de Davorka Šajina, à Žminj. La dame commet mieux que quiconque ces flans trempés dans le vin blanc (malvazija) et saupoudrés de sucre glace, typiques de la région, et donne même des cours de cuisine. L’occasion aussi de goûter sa surprenante eau-de-vie de houx (biska).
D’autres maisons d’hôtes se sont davantage focalisées sur l’aspect architectural, comme l’écohouse Arbalovija, toujours à Žminj, reconstruite avec des pierres locales que l’on a ramassées et recouvertes d’un colorant naturel. Quant au bois restant de la construction, il a été réutilisé pour fabriquer le mobilier intérieur : rien n’a été acheté, une ancienne fenêtre est devenue placard à vaisselle, une porte a fait des montants de lit…

Peinture à la chaux et ampoules basse consommation y sont évidemment de mise. Même esprit écolo à la cave Kabola qui, outre produire du vin en amphores comme les Romains, vient d’obtenir l’écolabel Agro Bio Center pour ses crus biodynamiques.
Ne quittez pas l’Istrie sans avoir visité les merveilles que sont la ville côtière de Rovinj et le petit village de Grojnan, avec son église du XVe siècle et ses vingt-cinq ateliers d’artistes. Aventurez-vous, enfin, sur l’île Veli Brijun et son terrain de golf où les pesticides sont bannis, le green est composé de sable pressé et des cerfs mangent les mauvaises herbes !

Infos pratiques

Ferme Davorka Šajina, Lindarski Katun 60 (lieu-dit : Ograde), 52000 Pazin. Tél. : 00 385 (0)52 693 035.
E-mail : agroturizam-ograde@pu.t-com.hr
À 23 km de la mer. 100 € la nuit pour un appartement de 3 chambres doubles. Pour une seule chambre, les prix sont sur demande.
Cours de cuisine : 200 € pour 10 personnes.
Écohouse Arbalovija,
chez Gracijela Orbanić, Dončići 15
52341 Žminj. Tél. : 00 385 (0)52 846 014 ou
00 385 (0)98 368 519 (portable).
E-mail : gracijela.orbanic@pu.t-com.hr
De 600 à 900 € par semaine selon la saison, en appartements de 6 à 9 personnes. La villa avec jardin et piscine écologiquement gérée possède 3 appartements, si on est nombreux on peut la privatiser complètement.
Vina Kabola, Kanedolo 90, 52462 Momjan.
Tél. : 00 385 (0)52 779 208. www.kabola.hr
En savoir plus sur l’Istrie et trouver d’autres hébergements (hôtels, fermes, villas à louer) : www.istra.hr





La Serbie chez l’habitant

Côté serbe, on se sent tout de suite plus dépaysé. Aux paysages bucoliques se superposent les regards profonds et souriants des habitants qui, en dépit du chômage (un Serbe sur sept a un emploi), rayonnent d’un bonheur dont nous avons parfois perdu la recette. C’est ce qu’ils nous donneront de plus précieux, avec leur cuisine « de maman » toujours élégamment présentée ! Impossible d’entrer – et encore moins de séjourner – dans une maison sans goûter ses spécialités : fraises sauvages, bœuf séché, tarte au fromage, jus de pêche, pain aux épinards, légumes du potager… et raki bien sûr ! Avant de commencer, on brise le pain, on le trempe dans le sel et on en croque une bouchée. Bienvenue !
Les habitants accueillent donc les touristes chez eux, mais avec confort et intimité (la plupart des maisons aménagent une salle de bains par chambre). Pour en moyenne 20 euros quotidiens, la moitié pour les enfants de plus de 4 ans (gratuit pour les plus jeunes), on mange trois fois par jour (si toutefois on y arrive !) et l’on dort dans de jolis draps brodés par la dame. Jardin et très souvent piscine accompagnent la lente course du temps dans un silence entrecoupé du bruit d’un ruisseau.

C’est une vraie volonté locale, exclusivement portée par le ministère de l’Agriculture et quelques personnalités engagées comme Ivanka Tasić, la responsable de l’organisme touristique PanaComp, de développer le tourisme à domicile pour que le produit en revienne directement aux habitants et non à des investisseurs étrangers en mal de terres vierges. De fait, la nature est incroyablement préservée en Serbie. Là-bas, on n’est pas bio par choix, encore moins par calcul, mais par évidence, parce qu’on n’a jamais appris à faire autrement. D’où une offre touristique aussi embryonnaire que respectueuse des équilibres. L’un des derniers édens.

Infos pratiques

Pour trouver un hébergement, téléphoner ou écrire en anglais à Ivanka Tasić, en précisant bien ses exigences en termes de confort. Parmi les maisons que nous avons visitées, deux coups de cœur : celle de la blonde et joviale Gordana, ainsi que les petits chalets tout confort éparpillés dans le jardin de Zeljko et Marija Sreddic, qui organisent aussi de magnifiques randonnées, apprennent le français et offrent le wi-fi.
Tél. : 00 381 21 466 075.
E-mail : info@panacomp.net
www.panacomp.net




La Slovénie ou “l’écobeauté”

Tandis que l’avion se pose à Ljubljana, la capitale encerclée de montagnes coiffées de neiges éternelles, on se dit que les plus belles surprises se trouvent parfois à notre porte. Sur la route, des clochers émaillés de couleurs et des vallons qui semblent tous habités par un infatigable jardinier. Le miracle esthétique se poursuit à Bled, dont le château millénaire plonge sur un lac majestueux. Au milieu, une minuscule île abrite une chapelle où les Slovènes se pressent pour se marier, à condition que Monsieur porte Madame du bateau au perron de l’église, comme l’exige la tradition !
À une demi-heure en voiture, voilà Bohinj et un autre gigantesque lac où se reflètent les montagnes couvertes de fleurs sauvages (on les utilise d’ailleurs beaucoup dans la gastronomie). Tous les bateaux y circulant sont électriques. C’est là que nous avons déniché le Bohinj Park Hotel, construit sur une source chaude et fonctionnant sur le principe de la géothermie. Tous les matériaux utilisés sont naturels, les meubles conçus en plastique recyclé, le recyclage des déchets assuré, etc. Et l’hôtel est follement agréable (mention spéciale au Spa).

Un peu plus loin, dans la vallée de Solčava, la ferme Lenar met un point d’honneur à cultiver sans engrais. Dans ce hameau composé de six maisons d’hôtes appartenant à la même famille, on récupère l’eau de la cascade – laquelle fournit également plus d’électricité que celle consommée par les habitants – et l’on se chauffe avec la biomasse. Un des exemples éloquents de la démarche de la Slovénie, un pays érudit, visionnaire, qui connaît ses ressources et a à cœur de les préserver et les partager.

Infos pratiques

Renseignements et hébergements sur Bohinj (nombreux loisirs) : office de tourisme, Triglavska Cesta 30, 4264 Bohinj.
Tél. : 00 386 (0)4 574 75 90.
E-mail : info@bohinj.si
www.bohinj.si
Bohinj Park Hotel, Triglavska Cesta 17, 4264 Bohinj.
Tél. : 00 386 (0)8 200 41 40. www.bohinj-park-hotel.si
Office du tourisme de Solčava, Logarska Dolina 9, 3335 Solčava. Tél. : 00 386 (0)3 838 90 04.
E-mail : logarska.dolina@siol.net
www.logarska-dolina.si
Ferme Lenar : contacter Gospod Avgust Lenar.
Tél. : 00 386 (0)3 838 90 06.
Un site avec une version française, où l’on peut réserver la plupart des hébergements, y compris ceux cités dans cette
page : www.slovenia.info
source:Madame Le Figaro.fr