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mercredi 6 juillet 2011

Cyclisme - Tour de France : Cavendish malgré lui

Même lorsqu'il ne pense pas pouvoir s'imposer, Mark Cavendish règle tout le monde sur la ligne. Au Cap Fréhel, l'orgueilleuse bombe de HTC, tancée ces derniers jours, a une nouvelle fois fait la loi. Pour la 16e fois sur la Grande Boucle. Le record de Merckx est à sa portée.


Avec Mark Cavendish, c'est un peu toujours la même rengaine. On le dit effacé, en proie au doute voire pas franchement au top physiquement. La réponse, souvent cinglante, ne se fait jamais attendre bien longtemps. Lundi, à Redon, la bombe de HTC s'est assis sur sa selle à 50 mètres de la ligne malgré l'énorme travail de sa formation dans les derniers kilomètres. Avant d'apprendre son déclassement lors du sprint intermédiaire pour avoir échanger quelques amabilités avec Thor Hushovd. Une sale journée en somme.

Mais aussi le genre de préparation parfaite à un retour d'ascenseur fulgurant car Cavendish n'est jamais aussi brillant que lorsque son orgueil est pincé. En mai par exemple, après une première semaine de Giro qu'il traverse comme un fantôme, le Cav' repart avec deux étapes dans sa besace. Pourtant, ce mercredi, le terrain ne lui était pas franchement favorable avec cette bosse à 3 kilomètres du terme qui aurait pu sceller ses ambitions.
Un final si exigeant que Cavendish ne pensait pas s'imposer mais voulait simplement récolter quelques précieuses unités dans la course au maillot vert : "C’était dur. Une vraie étape difficile. A deux cents mètres de la ligne, j’ai tout donné. Je ne pensais pas que j’allais réussir à gagner, je pensais chercher des points pour le maillot vert. J’ai placé une accélération, je me suis retrouvé à côté de Gilbert et là vraiment, mes jambes me brulaient. J’ai été surpris de gagner, car je venais de très loin." Résultat, même lorsqu'il ne le fait pas exprès, Cavendish coupe la ligne en tête
Comme Anquetil et Maertens
Pour dompter les difficultés du final et ouvrir son compteur sur ce Tour, il a pu une nouvelle fois compter sur une équipe entièrement dévouée à sa cause. Un TGV HTC qui a avalé les audaces de Thomas Voeckler (Europcar) et Jérémy Roy (FDJ) : "Dans les 20 derniers kilomètres, mes coéquipiers ont été incroyables. Ils m’ont gardé avec eux, en roulant dans le vent. Même quand j’ai perdu le train, ils ont continué à rouler à fond, et le peloton à s’étirer. Je dispose d'une grande équipe qui m'entoure et m'aide à garder la sérénité quand j'éprouve des difficultés à le faire." Une sérénité retrouvée qui pourrait bien lui permettre d'accrocher de nouvelles étapes sur ce Tour 2011 et faire gonfler des statistiques déjà hors norme.
Car depuis trois ans, Cavendish s'est déjà imposé à 16 reprises sur les routes de l'Hexagone. Une statistique qui fait de lui l'égal d'un Jacques Anquetil ou d'un Freddy Maertens au nombre de bouquets cueillis sur la Grande Boucle. A 26 ans seulement. Jusqu'à Paris, il aura quelques occasions de faire gonfler son total. Notamment vendredi à Châteauroux là où tout a commencé pour lui. Fatalement, le record absolu de victoires (34) que détient Eddy Merckx est dans son viseur. Plus cannibale que le Cannibale, Cavendish ?
source:eurosport.fr