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mardi 6 décembre 2011

Dette: le triple A de la France et de l'Allemagne en danger





Le siège de S&P à New York. Crédits photo : BRENDAN MCDERMID/REUTERS












Standard & Poor's a placé sous surveillance négative les notes des quinze pays de la zone euro qui n'ont pas encore été dégradées, dont celles de ss deux poids lourds. La note française pourrait baisser de deux crans.

Standard & Poor's fait monter la pression sur la zone euro. L'agence de notation annonce ce lundi qu'elle place sous surveillance avec implication négative la note des quinze membres de la zone euro qui n'ont pas encore été dégradées. Parmi eux, la France et l'Allemagne. Une mise sous surveillance avec implication négative signifie que S&P est en train de revoir les notes attribuées aux pays concernés et qu'elle pourrait décider de les baisser dans les trois mois à venir. L'Hexagone pourrait être dégradé de deux crans tandis que l'Allemagne verrait sa note abaissée d'un cran.
L'agence américaince explique que la coordination politique au sein des institutions européennes s'est détériorée plus fortement que prévu. Ce manque de coordination pourrait contre-balancer les réductions de déficits en Allemagne accomplie ces dernières années. Parmi les causes de l'accroissement des tensions systémiques figurent aussi le durcissement des conditions de crédit, les primes de risque plus élevées demandées pour des obligations souveraines, y compris celles émises par des pays notées «AAA», le niveau élevé d'endettement dans une bonne partie de la zone euro et un risque accru de récession dans la zone euro.
«La France et l'Allemagne prennent note de la perspective de réexamen par Standard & Poor's de la notation de plusieurs États membres de la zone euro», lit-on dans le communiqué commun diffusé par la présidence de la République française.

«Rétablir la stabilité»

S&P a cependant précisé qu'elle avait l'intention de conclure sa revue le plus vite possible, dans la foulée du sommet européen de vendredi. Cette annonce intervient justement le jour oùNicolas Sarkozy et Angela Merkel ont annoncé un accord franco-allemand «complet» sur le renforcement de la gouvernance de la zone euro, passant par la rédaction d'un nouveau traité dès le mois de mars. «La France et l'Allemagne réaffirment que les propositions formulées aujourd'hui conjointement permettront de renforcer la gouvernance de la zone euro afin de rétablir la stabilité, la compétitivité et la croissance», poursuit le texte. La France et l'Allemagne, pleinement solidaires, confirment leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires, en lien avec leurs partenaires et les institutions européennes pour assurer la stabilité de la zone euro», explique le communiqué.
L'information avait été annoncée dans la soirée par l'agence Bloomberg sur son site internet et par le Financial Times . Dès l'annonce du Financial Times, l'euro a nettement reculé face au dollar, revenant de 1,3460 à 1,3308 dollar aux alentours de 20 heures. De même, Wall Street, qui s'affichait en nette hausse dans le sillage des Bourses européennes, a effacé ses gains pour clôturer en progression de 0,65%.
Le 28 novembre, l'agence Moody's avait déjà prévenu les Etats européens qu'une aggravation rapide de la crise de la dette menacerait leurs notes de solvabilité. La Tribune avait aussi évoqué un éventuel placement de la note française sous surveillance négative. Trois semaines auparavant, S&P avait diffusé «par erreur» un message annonçant la dégradation de la note de l'Hexagone.
source: Le Figaro.fr