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jeudi 22 décembre 2011

La boîte à souvenirs
















Ben Harper en clôture du Festival de Fès, on pouvait penser à une affiche de prestige un peu décalée du thème du festival, consacré aux musiques sacrées. Et pourtant, la musique de Ben Harper est nourrie de spiritualité, à l'image de ses racines plurielles, dont le sang et les sons cultivent les échos des musiques noir-américaines, ou mixent de lointaines origines cherokees.
L'artiste affirme ainsi que sa musique est entièrement imprégnée de Gospel. Et que puisque seul le néant est parfait, la vie n'a pas d'autre sens que de gommer le maximum des imperfections inhérentes à notre présence en ce bas monde.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la visite de Ben Harper à Fès constitue son premier voyage en Afrique. Il en est visiblement ému, et évoque ses quelques heures de balade dans la médina comme une authentique révélation, une révolution dont il sort profondément et définitivement bouleversé. Autant dire que toutes les conditions sont réunies pour un concert d'exception…
Seul, à la guitare acoustique, ou avec un slide posé sur ses genoux, Ben envoie de quelques cordes et de sa voix chaude une vague d'émotion qui engloutit le public. Le solo d'intro témoigne d'emblée qu'il est inspiré, imprégné, s'évadant dans quelques envolées bruitistes et enragées. Quand il est accompagné d'un trio guitare-basse-batterie, l'ensemble conserve sa chaleur et s'enrichit d'une authentique énergie rock.
Visiblement, l'accueil du public achève de submerger un artiste à la générosité authentique. Au rappel, une petite délégation lui offre une djellaba et une paire de babouches. Ben Harper maquille timidement son émotion derrière un sourire surpris et gêné, et je souris aussi en le voyant manipuler ses pédales d'effets avec ses babouches toutes neuves.
C'est donc en djellaba qu'il attaque un "I love her" d'anthologie, invitant sur scène une trentaine de spectateurs ivres de bonheur, pour une chorale improvisée et terriblement touchante, qui restera la magnifique image de fin de ce concert, et donc du festival.
Ben Harper en clôture du 17eme rendez-vous des musiques sacrées de Fès, c'était bel et bien une idée lumineuse… Et un souvenir mémorable…
source: Mondomix.com