C’était un engagement de campagne de François Hollande, revenir partiellement sur l'âge de départ à la retraite à 62 ans instauré par Nicolas Sarkozy. Le gouvernement présente ce mercredi 6 juin 2012 en Conseil des ministres un décret qui prévoit le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt. Cette mesure phare du candidat Hollande est un symbole du sens qu'il entend donner à sa présidence.
L’idée est de permettre aux salariés qui ont commencé à travailler à 18 ans et ayant cotisé 41 annuités de prendre leur retraite à taux plein, à 60 ans, contre 62 ans depuis la loi de 2010. Près de 100 000 personnes pourraient bénéficier de ce dispositif.
C'est moins que prévu. La réforme devrait donc coûter moins cher : 2 milliards d'euros par an, au lieu de 5 milliards.
Cela laisse de la marge au gouvernement qui a fait savoir qu’il était disposé à avantager les femmes en priorité. Première piste à l'étude : les congés maternités, avec la prise en compte des congés pathologiques ayant précédé ou suivi un accouchement difficile.
Le gouvernement envisage également de donner des trimestres supplémentaires pour les congés maladies et le service national.
Les syndicats, consultés la semaine dernière, voudraient, en outre, que les périodes de chômage soient prises en compte, notamment le chômage de longue durée. Un point sur lequel le gouvernement est beaucoup plus réservé.
Une mesure symbolique
Le rétablissement de la retraite à 60 ans est l'un des marqueurs de ce début de quinquennat. Un marqueur symbolique et un marqueur politique à gauche. Symbolique parce que les premières mesures d'un quinquennat laissent une trace dans l'opinion, comme ce fut le cas en 2007 avec le bouclier fiscal.
C'est aussi un marqueur politique. Un peu poussé par ses camarades socialistes, et notamment Martine Aubry lors des primaires socialistes, François Hollande s'était engagé à rétablir la retraite à 60 ans, engagement assorti d'un certain nombre de conditions restrictives.
C'est donc clairement un signal à gauche, d'autant que pendant toute la campagne électorale, cet engagement de François Hollande avait été sévèrement critiqué par la droite autant pour des raisons démographiques que de coût. Cela continue d'ailleurs. L'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand craint une annulation de la réforme de 2010, laquelle avait été portée par Eric Woerth qui y voit un signal de laxisme et non de justice.
A l'Assemblée nationale, le groupe UMP de la législature finissante a convoqué une réunion de la Commission des affaires sociales et a souhaité auditionner la ministre des Affaires sociales Marisol Tourraine. Elle ne s'est pas déplacée, de même que le groupe PS, qui espère revenir en force, mais après le deuxième tour des législatives le 17 juin.
Un décret dénoncé par le patronat
Jean-Marc Ayrault a reçu mardi 5 juin les partenaires sociaux pour préparer la conférence sociale qui doit se tenir les 9 et 10 juillet prochains à Paris. Au cours de cette rencontre, le patronat n'a pas manqué de critiquer le projet de décret rétablissant la retraite à 60 ans. La patronne du Medef Laurence Parisot a dénoncé le manque de concertation. « Si nous voulons un dialogue social, il faut qu'il soit complet dans la concertation. Cela a manqué sur le dossier des retraites », a-t-elle déclaré.
La dirigeante du Medef n'apprécie pas le recours au décret pour autoriser les personnes ayant travaillé tôt à partir à la retraite à 60 ans. Le patronat le considère comme un passage en force. Une critique aussitôt rejetée par François Chérèque, le dirigeant de la CFDT : « Madame Parisot, lorsque Monsieur Bertrand [l'ex-ministre du Travail] a décidé tout seul dans son bureau de revenir sur la réforme de 2010 six mois après et de modifier le calendrier, on ne l'a pas entendue. J'ai l'impression que quand il s'agit de faire reculer les droits des salariés, elle n'a pas besoin d'être consultée, mais quand c'est pour les améliorer, elle lève le doigt en disant : 'Je veux être écoutée'. Il faut être logique », a reproché François Chérèque.
Cette première polémique sur les retraites pourrait être bientôt suivie d'une seconde, sur le relèvement du Smic. Là encore, la décision qui sera prise par le gouvernement sera annoncée avant la conférence sociale de la mi-juillet.
source : Le Figaro
Jean-Marc Ayrault a reçu mardi 5 juin les partenaires sociaux pour préparer la conférence sociale qui doit se tenir les 9 et 10 juillet prochains à Paris. Au cours de cette rencontre, le patronat n'a pas manqué de critiquer le projet de décret rétablissant la retraite à 60 ans. La patronne du Medef Laurence Parisot a dénoncé le manque de concertation. « Si nous voulons un dialogue social, il faut qu'il soit complet dans la concertation. Cela a manqué sur le dossier des retraites », a-t-elle déclaré.
La dirigeante du Medef n'apprécie pas le recours au décret pour autoriser les personnes ayant travaillé tôt à partir à la retraite à 60 ans. Le patronat le considère comme un passage en force. Une critique aussitôt rejetée par François Chérèque, le dirigeant de la CFDT : « Madame Parisot, lorsque Monsieur Bertrand [l'ex-ministre du Travail] a décidé tout seul dans son bureau de revenir sur la réforme de 2010 six mois après et de modifier le calendrier, on ne l'a pas entendue. J'ai l'impression que quand il s'agit de faire reculer les droits des salariés, elle n'a pas besoin d'être consultée, mais quand c'est pour les améliorer, elle lève le doigt en disant : 'Je veux être écoutée'. Il faut être logique », a reproché François Chérèque.
Cette première polémique sur les retraites pourrait être bientôt suivie d'une seconde, sur le relèvement du Smic. Là encore, la décision qui sera prise par le gouvernement sera annoncée avant la conférence sociale de la mi-juillet.
source : Le Figaro