Wontanara propose aux membres de la diaspora africaine de faire les courses sur Internet pour leurs proches restés au pays.
Une jeune société cofondée par un entrepreneur guinéen et un investisseur français s'attaque au quasi-monopole de Western Union. Wontanara, «on reste ensemble» en soussou, la langue des régions Est de la Guinée, propose aux migrants de la diaspora de Guinée de prépayer les courses de leurs proches restés au pays, en évitant les transferts d'argent. Fondée l'été dernier, Wontanara réfléchit déjà à étendre ses services vers le Sénégal, le Cameroun et la Côte d'Ivoire.Wontanara a été créée sur une idée simple: les membres de la diaspora font les courses, pour leurs proches restée au pays, sur une boutique en ligne de denrées alimentaires. Sur leur site www.wontanara.com, les migrants choisissent parmi une liste de commerçants locaux la boutique la plus proche de leur famille et sélectionnent ensuite les produits alimentaires qu'ils souhaitent offrir. Les courses sont payées via le terminal de paiement du site. Le bénéficiaire est immédiatement informé par un SMS du don, ainsi que des coordonnées du commerçant où il peut aller retirer les denrées. Le commerçant est payé par Wontanara une fois les produits délivrés.
Éviter les intermédiaires
«Nous sommes complètement transparents sur nos commissions, explique Alexandre Peisse, cofondateur de Wontarana avec Aboubacar Kourouma, nous prenons 10% sur le prix du paquet de riz local, en appliquant le taux de change du jour, quand les commissions des sociétés de transfert de fonds peuvent aller jusqu'25% pour les petits montants.» Le système de Wontanara permet surtout aux donateurs de s'assurer de la bonne allocation de ses fonds, et de protéger ainsi le destinataire d'éventuels intermédiaires peu scrupuleux.Derrière ce projet à caractère social, se profilent ainsi d'importants enjeux financiers et économiques. Les transferts de fonds en Guinée atteignent à eux seuls 70 millions de dollars annuels. Wontanara, qui a atteint l'équilibre le mois dernier, ne capte pour l'instant qu'une partie de cette enveloppe. Mais l'entreprise entend bien faire bouger les lignes. Pour financer son développement vers le Sénégal, le Cameroun et la Côte d'Ivoire, la société cherche actuellement à lever 1 million d'euros.
source : Le figaro