Un réseau qui chamboule
Facebook fait très régulièrement la « une » de l’actualité. Que ce soit
pour un bug sur les messages privés, ou pour un Projet X qui aurait mal
tourné, ou encore pour des retrouvailles inespérées.
Et ce ne sont pas les seules histoires insolites du plus grand pourvoyeur d'amis du monde.
Passage en revue de ces drôles d'histoires de notre temps...
Histoire de retrouvailles
Cela faisait 46
ans que José Gomez n'avait plus de nouvelles de sa mère. Et désormais,
grâce au réseau social, il parle avec elle au téléphone tous les deux
jours.
Enfant immigré d'origine espagnole, José est élevé par son
père, dans le nord de la France. Sa mère, elle, a refait sa vie en
Espagne et les parents de José perdent tout contact.En grandissant, il
cherche à retrouver sa mère par tous les moyens, sans succès. Il ne
découvre qu'un élément : il aurait un demi-frère, dont il connait le nom
de famille.
Un des fils de José, Anthony, le cherche alors sur
Facebook. Il tombe sur le profil d'un jeune homme qui ressemble à son
père. Anthony lui envoie alors un message pour lui demander sa date de
naissance, et bingo : il s'agit bien du demi-frère recherché.
Le
soir-même, José lui téléphone puis contacte sa mère dans la foulée. 15
jours plus tard, ses retrouvailles sont organisées. 'On attendait ça
depuis tellement longtemps...', dit José, encore très ému.
Briseur de ménages
Si le réseau social
permet parfois de renouer des liens familiaux dissous, il peut aussi
faire imploser des familles... Aux Etats-Unis, une femme a découvert,
grâce à Facebook, que son mari menait une double vie.
En cliquant
un jour sur la fonction 'People you may know' ou 'Les personnes que vous
connaissez peut-être', cette Américaine de 42 ans découvre le visage
d'une femme qu'elle ne connaît pas. Curieuse, elle se rend sur son
profil et découvre une autre photo de la mystérieuse inconnue, mais
cette fois avec son mari ! Pire, tous deux posent, en découpant
amoureusement le gâteau de leur mariage… Alan O'Neill, marié depuis 11
ans, a en fait épousé une seconde femme en 2009 et menait depuis une
double vie. La polygamie étant interdite, il a été condamné à un an de
prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve.
Pour sa défense,
l'homme s'est justifié d'une manière un peu tirée par les cheveux : il a
indiqué avoir préparé le dossier pour divorcer de sa première femme,
puis avoir confié les papiers de la procédure à un voisin qui les a
ensuite égarés...
Depuis, Alan O'Neill a annulé son second mariage
et a entamé une procédure de divorce avec sa première épouse. Histoire,
cette fois, de faire les choses dans l'ordre.
En 2011, un site
britannique spécialisé dans les cas de divorce a publiait un chiffre
assez effarant : dans 33% des cas de séparation devant le juge, Facebook
est utilisé comme pourvoyeur de preuves...
Mariés grâce au réseau
Emma Collins, 31
ans, et Shaun Parsons, 38 ans, sont deux jeunes Britanniques, amoureux
depuis 14 ans. Il ne manque qu'une chose à leur bonheur : leur mariage,
un projet pour lequel cette assistante d’éducation et ce conducteur de
poids-lourds, manquent d'argent.
Les deux jeunes gens tentent alors
leur chance à un concours organisé par une radio locale, qui promet un
mariage gratuit aux gagnants. Mais c'est un échec.
Désemparés devant
leur déception, quelques amis du couple décident alors de mobiliser la
communauté Facebook et créent une page destinée à récolter des dons
financiers ou en nature pour financer cette union. Et ça marche !
Certains fournissent le gâteau de mariage, les alliances, d’autres la
robe de mariée et la décoration... En 2010, Emma et Shaun peuvent enfin
se passer la bague au doigt.
A contre-emploi ?
Le réseau social peut
chambouler la vie privée mais aussi bouleverser une carrière
professionnelle. Ils sont nombreux ceux qui ne se méfient pas, en
postant des commentaires désagréables sur leurs supérieurs
hiérarchiques. Souvent sans conséquence, ces messages ont parfois
conduit au licenciement pur et simple des salariés insouciants.
«Boîte de m… Vivement qu'ils virent la DRH. » Ce quelques mots ont
récemment valu à Matthieu, 29 ans, une convocation par ses supérieurs et
aujourd’hui, le jeune salarié redoute une mise à pied, voire un
licenciement.
« Ce que j'ai fait n'est pas correct. », a-t-il confié
au Parisien le 21 septembre, mais cet employé de l'usine de chimie
Alkor Draka, à Liancourt, estime avoir posté ce message dans un espace
privé où seuls ses 'amis' pouvaient lire le contenu de ses messages. Il
faut croire qu'un 'friend' de Matthieu n'en est d’ailleurs pas vraiment
un, puisque le jeune employé a bien été dénoncé à sa hiérarchie par un
utilisateur de Facebook…
La justice française a déjà été saisie
plusieurs fois de tels cas mais la jurisprudence reste floue. Plusieurs
jugements ont considéré que Facebook était un espace public et que les
employés n'avaient pas le droit d'y insulter leurs patrons, en vertu
d'un devoir de loyauté.
Au contraire, d'autres juges ont estimé que
des messages publiés sur des comptes Facebook privés ne pouvaient pas
justifier un licenciement.
La fête à la maison
Vendredi 21 septembre,
il régnait une ambiance plutôt sympathique, dans les rues d'Haren, aux
Pays-Bas. Mais en fin d'après-midi, des jeunes ont commencé à affluer,
canettes de bières à la main avec l'objectif de se rendre à la fête
d'anniversaire d'une jeune fille de 16 ans.
Celle-ci a commis la
grosse erreur de publier son invitation sur le réseau social sans
désactiver le partage de l'information. Résultat, sur Facebook, quelque
20 000 internautes ont accepté l'invitation ! Certains ont même fait
circuler l'adresse, créant des cartons d'invitation, et même une
casquette et un tee-shirt à l'effigie de la fête ! Le jour J, ce ne sont
pas 20 000 heureusement, mais tout de même 3 000 à 5 000 jeunes qui
sont venus dans ce petit village des Pays-Bas. Et malgré la présence des
forces de l'ordre, averties du problème, le bilan de la soirée n'est
vraiment pas festif : 30 personnes ont été blessées dont deux gravement.
34 jeunes ont été interpellés et des dégâts matériels très importants
ont été commis. Quant à la jeune fille, elle avait quitté sa maison, en
compagnie de sa famille, pour fêter ses 16 ans dans l'intimité...
Plus proche de nous, dans le Puy-de-Dôme, la mésaventure est aussi
arrivée à un adolescent qui souhaitait fêter ses 14 ans avec une
trentaine d'amis. Quelques 48 000 membres de Facebook ont accepté la
fausse invitation. Le père du jeune garçon avait alors porté plainte et
la « fête » n’a pas eu lieu.
Ce phénomène, né sur Facebook, a été
baptisé 'Projet X', en référence au film américain de Nima Nourizadeh,
sorti en 2012. L'histoire ? Trois jeunes garçons en mal de popularité
organisent une fête qui dégénère.
Un suicide annoncé
Heureusement, on trouve
dans l'histoire de Facebook plusieurs histoires de suicides empêchés,
où un désespéré confie son funeste projet et se voit sauvé par des
utilisateurs du réseau social, qui alertent les autorités.
Mais il
existe aussi des cas plus tragiques. En 2010, le jour de noël, Simone
Back, une Britannique de 42 ans, poste le message suivant : «Pris tous
mes médicaments serai bientôt morte bye bye tout le monde». Ce sera son
dernier post, envoyé à ses 1048 amis.
En-dessous, pas moins de 148
commentaires de « friends » qui s'interrogent, ou disent ne pas croire à
son message. 148 commentaires et pas un coup de fil aux secours... La
jeune femme a été retrouvée morte à son domicile par sa mère, le
lendemain.
Liberté j'écris ton nom !
Grâce à
Facebook, on peut être en cavale, garder le contact avec ses amis, tout
en disant le mal qu'on pense des forces de police... Le Britannique
Graig Lynch, condamné à sept ans de prison pour vol aggravé avec
violence, s'est évadé de sa prison du Suffolk, dans le nord-est de
l'Angleterre, en septembre 2009.
En cavale, il publie régulièrement
des messages et des photos explicites à l'attention de ceux qui le
recherchent activement. Mais quelques mois plus tard, l'homme est arrêté
et renvoyé dans sa prison. La plaisanterie, n’a pas été du goût de la
justice, qui l'a condamné à six mois de prison supplémentaires.
Un meurtre commandité sur le réseau
Beaucoup plus dramatique, cette affaire où un tueur a été recruté via le
réseau social. Au Pays-Bas, un jeune de 15 ans a été condamné pour
avoir assassiné une adolescente pour la somme de 150 euros. Le tueur
avait été contacté sur Facebook, par un ennemi de la jeune fille. Le
drame, qui s'est déroulé en janvier dernier, avait bouleversé tout le
pays.
Jing Hua, avait poignardé Winsie le 14 janvier 2012 à Arnhem,
dans l'entrée de la maison qu'elle occupait avec sa famille. La jeune
fille gisait 'dans une mare de sang', selon son père. Elle décèdera
cinq jours plus tard à l'hôpital.
Quelques semaines auparavant, la
victime, Winsie, s'était disputée avec une de ses amies, Polly, une
jeune fille de 16 ans, via le réseau social Facebook. Le petit ami de
Polly, Wesley, avait alors contacté, par téléphone et par Facebook, Jing
Hua, lui demandant de 'réduire quelqu'un au silence'.
En échange,
Jing Hua devait être recevoir 150 euros ou 'quelques boissons'. Le
jeune couple aurait également évoqué la possibilité de tuer toute la
famille de Winsie
Une 'friend' interdite
En décembre 2011,
Jacob Jock, un Californien de 29 ans, est sélectionné comme juré pour un
procès concernant un accident de la route. En pleine audience, le jeune
homme tapote sur son smartphone et se rend sur Facebook pour consulter
les profils des accusés.
Il tombe sur celui de Violetta Milerman,
une des jeunes femmes jugées, et la demande comme 'amie'... Averti,
l'avocat de la jeune femme alerte la cour, qui exclut immédiatement le
jeune homme. Mais ce n'est pas tout : Jacob Jock s'est à son tour
retrouvé sur le banc des accusés et a écopé de trois jours de prison
pour outrage. Car après avoir invoqué une erreur de manipulation, le
jeune homme s'est ensuite vanté de l'affaire, toujours sur Facebook...
Statut : chasseur de mafieux
Les policiers
italiens l'avouent : ils utilisent beaucoup le réseau social pour
dénicher des mafieux en cavale, ou pour glaner des informations sur des
suspects. Dans une interview accordé' à l'hebdomadaire 'L'Espresso', le
chef de la police judiciaire de Milan explique : 'Pour nous, il s'agit
d'un instrument important' (...) 'Cela nous permet de mieux comprendre
comment ils opèrent'.
Par exemple, un chef de la mafia a été
localisé puis arrêté, après avoir posté des photos de vacances où on le
voyait prendre du bon temps avec sa petite amie, à Marbella.
Un
autre a été interpellé simplement parce qu’il continuait à consulter
son profil plusieurs fois par jour alors qu’il était en fuite. Il a donc
pu être géolocalisé.
Enfin, un suspect a été surveillé de très
près, lorsqu'après avoir été la cible d'un attentat raté, il a posté ces
mots : 'œil pour œil, dent pour dent... Ne montrer aucune pitié'.
Messager de la paix ?
Alors que les
relations entre Israël et l'Iran sont au sommet de la crispation,
certains ont décidé d'utiliser Facebook pour 'briser la rhétorique de la
violence'. Ronny Edry et son épouse, deux Israéliens en couple, ont
posté une photo d'eux avec ce message : 'À la population iranienne, à
tous les pères, mères, enfants, sœurs et frères, pour qu'il y ait une
guerre entre nous, nous devons d'abord avoir peur les uns des autres. Je
n'ai pas peur de vous, je ne vous hais pas. Je ne vous connais même
pas. Aucun Iranien ne m'a fait du mal.'
Très vite, leur initiative
est saluée par un millier d'Israéliens et d'Iraniens, qui postent des
messages de paix, comme celui-ci, venu de Téhéran : 'Nous vous aimons
aussi. Malgré la censure, vos paroles nous sont parvenues... À la
différence du régime, nous, le peuple iranien, nous n'avons absolument
rien contre personne, et notamment les Israéliens... Nous n'avons jamais
considéré les Israéliens comme nos ennemis... Ahmadinejad finira par
disparaître. Ce n'est qu'un opportuniste... Tout le monde le hait. Nous
vous aimons. Nous voulons la paix. Merci pour votre message...'.
Dons d'organes
Facebook continue d'innover
et une nouvelle fonctionnalité permet maintenant de se déclarer donneur
d'organes, et de l'expliquer à ses proches. Le fondateur de Facebook,
Marc Zuckerberg, a expliqué avoir eu cette idée en discutant avec sa
femme, étudiante en médecine, mais aussi après avoir abordé le sujet
avec Steve Jobs. Le fondateur d'Apple avait lui-même bénéficié d'une
greffe du foie, en 2009.
Pour soutenir cette initiative et en faire
la promotion dans son pays, le Premier ministre belge, Elio di Rupo,
s'est déclaré donneur officiel, mercredi 19 septembre.
Dans le kit du militant...
A 13 ans,
Isadora Faber, une jeune écolière brésilienne, a décidé d'utiliser le
réseau social pour alerter ses concitoyens sur l'état de l'école
publique dans son pays.
Photos à l'appui, la jeune fille décrit son
quotidien dans son établissement situé à Florianopolis, dans le sud du
Brésil , entre profs absents et non remplacés, tables et portes
cassées...
En quelques semaines, son journal de bord est suivi par
des milliers de Brésiliens et en un mois et demi, son profil compte 213
200 ‘like’ et 252 129 partages.
Finalement, à la fin du mois d'août,
un mois seulement après la création de son profil, Isadora obtient une
victoire : une responsable de l'éducation viendra en personne rencontrer
le personnel de l'école de la jeune fille et saluer son initiative.
source : msn