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dimanche 25 novembre 2012

Élections en Catalogne: «Un référendum dans tous les cas»


NTERVIEW - Oriol Pujol est le secrétaire général de Convergència Democràtica de Catalunya (CDC), la principale formation de la coalition CiU, qui soutient le gouvernement nationaliste sortant et la marche vers l'indépendance.

Autrefois surnommé «le taliban» pour ses positions indépendantistes, Pujol n'a jamais été aussi près de son rêve souverainiste.
LE FIGARO. - Les partis nationalistes seront sans doute majoritaires dimanche: quelle sera la feuille de route de la Catalogne?
Oriol PUJOL. -Au lendemain des élections, nous parlerons avec les autres partis favorables au droit d'autodétermination, afin de définir la question à poser au référendum et fixer le cadre d'une négociation avec le gouvernement espagnol. Si ces négociations ne débouchent pas, nous établirons une loi catalane pour autoriser un référendum. Si le gouvernement espagnol empêche son entrée en vigueur, nous chercherons alors des instruments légaux internationaux.
Vous organiserez un référendum de toute façon?
Nous organiserons un référendum dans tous les cas. Il reste une dernière possibilité: convoquer des élections dans lesquelles la seule proposition des partis nationalistes serait la création d'un nouvel État au sein de l'Union européenne.
Du fait du débat sur l'indépendance, on a moins parlé de votre bilan. En 2010, CiU avait promis de diviser le chômage par deux, mais depuis, le nombre de chômeurs a augmenté de 25 %.
Après deux ans de gouvernement, notre bilan sur le chômage est mauvais. Mais on ne connaissait pas la situation avant d'arriver aux responsabilités: on pensait qu'elle était mauvaise, mais pas à ce point-là…
Le taux de chômage est pourtant public…
Le chômage, oui, mais pas les instruments pour le combattre. On ne connaissait pas la situation des services publics de l'emploi, des finances publiques, ni quelle marge nous avions pour aider les entreprises et créer des emplois.
Les indicateurs de pauvreté ont aussi augmenté: que faire pour y remédier?
Le pourcentage de personnes susceptibles de sombrer dans la pauvreté était déjà très élevé lorsque la conjoncture était bonne et que d'autres gouvernaient. Depuis, il est passé de 16 % à près de 19 %. Nous avons modifié les critères d'attribution du RMI régional pour que les bénéficiaires soient ceux qui en ont réellement besoin. Nous avons pris des mesures difficiles. Toutes les aides aux familles ont été supprimées, alors que la famille fait partie de l'ADN de notre parti.
Ces sujets ont-ils été suffisamment traités dans cette campagne?
On nous accuse de parler d'un État pour ne pas parler de l'austérité. Ce ne sont pas des sujets séparés. Nous avons besoin d'un État parce que nous ne pouvons pas couper davantage dans le budget. Les Catalans supportent une austérité plus forte qu'ailleurs. L'État ne paie pas l'argent qu'il doit à la Catalogne.
source : Le Figaro