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mardi 15 janvier 2013

La confession tant attendue, enregistrée par Lance Armstrong à son domicile

La confession tant attendue, enregistrée par Lance Armstrong à son domicile, lundi à Austin, face à la célèbre Oprah Winfrey aurait laissé filtrer les confidences chocs de l’ancien démiurge du Tour de France. Les agences américaines et les grands journaux s’en faisaient l’écho mardi matin.
Accompagné par les doutes, accusé de dopage dès 2004, Lance Armstrong après quatorze ans de farouches dénégations aurait avoué. Le mur du mensonge serait finalement tombé.
Suspendu à vie et déchu de ses 7 titres sur le Tour de France le 22 octobre dernier, l’Américain (41 ans) qui a depuis le verdict de la justice sportive vu la plupart de ses sponsors lui tourner le dos, aurait reconnu, selon des sources restées anonymes, s’être dopé lors d’une interview fleuve («deux heures et demi» a rapporté sur twitter l’animatrice qui a ajouté qu’elle avait eu face à elle un Armstrong «PRÊT» à parler).



Des aveux qui pourraient avoir de multiples prolongements pécuniaires (remboursement des primes de victoires perçues) et pénales (le parjure étant passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ans). Marion Jones qui avait, déjà lors d’une confession chez Oprah Winfrey, avoué s’être dopée en 2008, avait passé six mois en prison. Interrogé sur les suites pouvant s’abattre sur le Texan, Me Thibaut de Montbrial, qui fut face au Texan dans deux dossiers sans jamais le rencontrer, indiquait : «Ce sera limité. Je pense même dans l’hypothèse de conséquences pénales que les suites ont déjà été négociées avec le parquet. Armstrong, c’est un stratège. Il ne prendra pas le risque d’aller en prison. C’est un sportif hors du commun, atypique. Il a toujours raisonné en businessman, en stratège. Tout au long de sa carrière, tout a été calculé, planifié. Il n’y a jamais de spontanéité.»



Selon USA Today, le département de la justice se joindrait tout de même à la procédure suite aux accusations portées par Floyd Landis faisant état de malversations à l’époque de l’US Postal pour financer les opérations de dopage.
Depuis le 4 janvier, date de l’annonce par le New York Times de la prochaine confession d’Armstrong, nombreux étaient ceux qui annonçaient une simple opération de communication quand le besoin était fort que le fer soit porté dans la plaie : «S’il parle, il ne doit pas le faire à moitié. Pendant dix ans, il a réussi à convaincre qu’il était un surhomme. Alors maintenant, c’est tout ou rien», suggérait ainsi Éric Boyer, l’ancien manager de Cofidis, une des chevilles ouvrières du mouvement «changer le cyclisme maintenant» lancé par Jaimie Fuller et dont la tête d’affiche est Greg LeMond. En esquissant une suite avant les fuites et la déflagration des révélations.
Pour moi, l’histoire Armstrong est terminée, elle va certes agiter tout le monde mais c’est le système qu’il faut disséquer
— Patrice Clerc (ancien président d'ASO)
Patrice Clerc, l’ancien président d’Amaury Sport Organisation (entre 2000 et 2008) résumait au sujet de la repentance espérée du Texan :«Ce qui m’apparaît essentiel aujourd’hui c’est d’aller au bout des choses, il faut démonter le système. On sait tous que depuis dix, quinze ans le vélo marche sur la tête, en terme d’organisation, de conflits. J’en ai été un des acteurs, en terme de pratiques, de lutte antidopage, on sait que cela ne va pas. C’est un système qui ne va pas. Il faut le mettre à plat. Tant que ce ne sera pas le cas, ça recommencera. Aujourd’hui, pour moi, l’histoire Armstrong est terminée, elle va certes agiter tout le monde mais c’est le système qu’il faut disséquer.» Sous-entendu, les liaisons dangereuses, réseaux et acteurs ayant pu faciliter l’entreprise de domination durant «l’ère qui aura été la plus sale du peloton», comme l’épinglait le rapport de l’Agence Mondiale américaine antidopage qui avait mis à nu le «programme de dopage le plus sophistiqué de l’histoire du sport.»
Dans une longue journée de contrition, un peu avant d’enregistrer l’émission, Lance Arsmtrong était allé s’excuser auprès des membres de sa fondation Livestrong (qui a vendu plus de 80 millions de bracelets jaunes depuis 2004). «Lance est venu au siège de la Fondation Livestrong pour une entrevue privée avec nos membres et il s’est excusé sincèrement pour les moments pénibles qu’ils ont vécus à cause de lui», déclarait ainsi à l’AFP la porte-parole de l’association de lutte contre le cancer Rae Bazzarre, avant d’ajouter qu’il «avait poussé les membres de la fondation à poursuivre leur excellent travail pour lutter avec les personnes malades du cancer». En espérant esquisser une suite avant les fuites et la déflagration des révélations.
source : sport24