Manifestation contre le gouvernement syrien à Doha au Qatar, le 8 février 2012.
REUTERS/Fadi Al-Assaad
Le président français Nicolas Sarkozy a pris l'initiative d'appeler, mercredi 8 février, son homologue russe, Dmitri Medvedev pour lui demander son plein soutien au plan de la Ligue arabe. Celui-ci, proposé en janvier 2012, initie un processus de transition démocratique pour sortir de la crise en Syrie. Tout en constatant des divergences entre les positions française et russe, le président Nicolas Sarkozy a souhaité que la Russie appuie l'initiative afin de convaincre le président syrien de quitter le pouvoir et éviter ainsi une guerre civile qui menacerait la stabilité de toute la région.
Le président français a insisté auprès du président russe sur la nécessité d'accentuer la pression sur Damas afin que cesse la répression contre le peuple syrien qui aspire à la liberté. Il a également regretté l'impasse au Conseil de sécurité des Nations unies, provoquée par le double veto russe et chinois au projet de résolution condamnant le régime de Bachar al-Assad pour le massacre des populations civiles.Dans sa réponse, Dmitri Medvedev a mis en garde le président français contre toute action unilatérale précipitée. Un peu plus tôt dans la journée, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le président russe avait souligné la nécessité de chercher des solutions négociées pour aider les Syriens à régler eux-mêmes la crise actuelle.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré qu'il ne croyait absolument pas aux assurances données à la Russie par le président syrien, concernant des réformes. Il a considéré qu'il s'agit d'une manipulation et a jugé que Moscou se trompait complètement sur la Syrie.