Si The Economist devait voter, il opterait pour Nicolas Sarkozy, mais «pas plus pour ses mérites que pour maintenir François Hollande à l'écart». L'hebdomadaire britannique critique avec virulence le candidat socialiste.
Après le «déni» de la France, The Economist replace l'élection présidentielle française à la une. Il y a un mois, l'hebdomadaire économique britannique déplorait la «frivolité» de la campagne des candidats à l'élection présidentielle, qui a nié les problèmes graves de la France. Alors que le premier tour du scrutin a placé François Hollande en tête des votes face à Nicolas Sarkozy, The Economist illustre son penchant libéral et ne mâche pas ses mots à l'encontre du candidat socialiste.
En couverture, François Hollande est qualifié d'homme «plutôt dangereux» (...) pour la France et pour l'Europe. Il apparaît en petit, les yeux écarquillés, et partiellement caché par le drapeau français qu'il entrouvre. Dans son éditorial, le socialiste - largement pressenti pour gagner l'élection le 6 mai prochain - a, certes, raison de clamer que l'austérité et «la discipline budgétaire trop rigide voulue par l'Allemagne» empêchent toute possibilité de croissance de la zone euro. Mais il est trop «hostile aux changements structurels». Or, selon la revue, qui consacre trois pages supplémentaires sur l'élection présidentielle française, l'Hexagone a besoin de réformes, aussi «douloureuses» soient-elles. S'il ne les mène pas, les marchés finiront par l'y contraindre, peut-on lire. Et s'il transmet à ses voisins européens sa volonté à stimuler la croissance avant de réduire les dépenses publiques et d'améliorer la compétitivité du Vieux Continent, la survie de l'euro est en jeu, estime encore The Economist.
L'hebdomadaire britannique qui rappelle avoir franchement soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, félicite le président sortant d'avoir assoupli «les 35 heures des socialistes, libéré les universités, et relevé l'âge de la retraite». Selon le journal, Nicolas Sarkozy «a eu la malchance d'être frappé par la crise économique», mais il a progressivement adopté un ton plus «protectionniste, anti-immigrants, et anti-Europe (...) sûrement destiné aux électeurs de Marine Le Pen». Au final, s'il devait voter, The Economist opterait pour Nicolas Sarkozy, mais «pas plus pour ses mérites que pour maintenir François Hollande à l'écart».
source: Le Figaro