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dimanche 26 août 2012

Les sponsors d'Armstrong pourraient exiger réparation

Si la perte des 7 titres du Tour de France et les soupçons de dopage sont confirmés, l'ex-coureur cycliste pourrait rendre ses revenus publicitaires, voire dédommager ses sponsors. Les gains sportifs sont aussi concernés.

Un scénario catastrophe. Pour Lance Armstrong et pour le cyclisme. Voilà comment le monde du vélo analyse la décision de l'Américain de renoncer à se défendre contre les accusations de dopage portées par l'Usada, l'agence américaine de lutte antidopage, et contre la destitution de ses sept titres consécutifs du Tour de France, conquis entre 1999 et 2005. Une décision ensuite confirmée par l'Agence mondiale antidopage (AMA), même si l'Union cycliste internationale (UCI), qui normalement a autorité en la matière, ne rendra pas son avis avant que l'Usada n'ait motivé sa décision.
Primes, contrats de sponsoring, dommages et intérêts pour atteinte à l'image… L'affaire pourrait coûter très cher à la star déchue, qui a engrangé des millions durant sa carrière. Selon la radio américaine Fox Sports, ses revenus atteignaient en 2010 (dernière année avant sa retraite cycliste) 20 millions de dollars, au titre de son salaire avec l'équipe américaine RadioShack, mais surtout de ses multiples contrats de sponsoring (Coca-Cola, Nike, Subaru, Trek, Oakley, Anheuser-Busch…). Ceux-ci lui versaient à l'époque 16,5 millions de dollars. Durant sa carrière, il aurait amassé, selon le Sunday Times, 100 millions d'euros grâce au cyclisme.

Clauses de résiliation

«Dans le sport d'aujourd'hui, les contrats types de sponsoring prévoient tous des clauses de résiliation si l'athlète est convaincu de dopage pendant la durée de son contrat, analyse ainsi Didier Poulmaire, avocat associé au cabinet 3A, spécialisé dans le droit du sport. Ces clauses permettent en général la suspension, voire l'arrêt définitif de tout paiement, si l'athlète est convaincu de dopage à l'issue de cette procédure. La hantise d'un sponsor, c'est le dopage de l'athlète sous contrat, car cela peut ruiner tous ses efforts de communication, voire même lui porter préjudice en termes d'image.» Aujourd'hui, la plupart des sponsors d'Armstrong sont pourtant toujours à ses côtés, via sa fondation de lutte contre le cancer, Livestrong, et au titre de ses participations à des triathlons professionnels.
Depuis le lancement de la procédure officielle de l'Usada, en juin 2012, la majorité de ses partenaires ont d'ailleurs exprimé publiquement un soutien marqué à l'athlète. Pour l'économiste américain John Tournour, tant que l'ex-champion n'est pas formellement condamné pour usages de produits dopants, il n'a pas de souci à se faire du côté de ses sponsors. Au-delà de ces tricheries soupçonnées, son image de sportif de haut niveau ayant vaincu la maladie continue de véhiculer outre-Atlantique des valeurs positives. Cette configuration pourrait toutefois changer si la culpabilité d'Armstrong, qui a fermement nié toute tricherie, venait dans les prochaines semaines à être confirmée.

Aveu caché de culpabilité

Pour l'instant, aucun des contrôles du champion n'est revenu positif. Mais l'étau se resserre, l'Usada affirmant disposer de réelles preuves. Pour le grand public, ce renoncement du cycliste résonne aussi comme un aveu de culpabilité. «La question, c'est de savoir comment traiter ce cas de figure atypique où un athlète semble être convaincu de dopage plusieurs années après l'obtention de ses titres, et alors même que les paiements ont été effectués», analyse Didier Poulmaire, qui souligne le manque de jurisprudence en la matière. Si ses titres lui étaient officiellement retirés mais que le dopage ne pouvait être prouvé, «on ne peut pas exclure que ses anciens sponsors lui réclament au moins la partie variable des contrats correspondant au bonus de ses victoires», conclut-il. Un constat que partage Fabrice Lorvo du cabinet FTPA, même s'il estime qu'au-delà de ces primes un sponsor aurait plus à perdre qu'à gagner, en matière d'image, à se lancer dans une bataille juridique pour récupérer des sommes déjà versées.
En attendant, un dernier risque financier pèse au-dessus du coureur: celui de devoir rembourser les organisateurs pour les victoires «volées». Depuis 2007, le vainqueur du Tour de France remporte 450.000 euros par victoire, auxquels s'ajoutent des primes de victoire par étapes (8000 euros), de sprint intermédiaire (800 euros) ou encore de porteur du maillot jaune (350 euros par jour). Les sommes étaient un peu inférieures à l'époque des succès de l'Américain, mais le total pourrait représenter plus de 3 millions d'euros, versés par la Fédération française de cyclisme (FFC). Contactés, ni celle-ci, ni ASO, l'organisateur du Tour de France, ne souhaitaient dire s'ils demanderaient réparation. Ni si Floyd Landis, dernier «destitué» du Tour de France en 2010, avait dû rembourser ses gains.
source : Le Figaro
 

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