DÉCRYPTAGE - La victoire quasi certaine selon des résultats partiels des islamistes monarchistes aux élections législatives anticipées ne menace pas le régime mais marque une rupture à la fois institutionnelle et idéologique avec le passé.
Les islamistes vont devoir s'allier à la Koutla, une alliance regroupant la gauche socialistes et les nationalistes de l'Istiqlal, pour gouverner. Ils sont attendus sur la lutte contre la corruption et l'indépendance de la justice. Le PJD devra également composer avec le roi et ses conseillers qui conservent les leviers de commande des domaines régaliens comme la Défense, la Sécurité intérieure ou les Affaires étrangères.
Sur le plan international, la victoire des islamistes conforte les mutations en cours au Maghreb. Le vent chaud du changement souffle désormais sur l'Afrique du Nord d'Alexandrie à Tanger.
Égypte, Libye, Tunisie, Maroc. Seul l'Algérie reste enfermée dans une stupéfiante ère de glaciation. Dans ces bouleversements, le royaume chérifien semble avoir opté pour la méthode douce. Son expérience va être examinée à la loupe dans certaines monarchies arabes comme la Jordanie et suivie avec curiosité et intérêt en Europe. Signe du particularisme marocain, les islamistes «light» du PJD placent en tête de leurs priorités en matière de politique étrangère la relation avec la France.
source: Le Figaro.fr