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mercredi 6 juin 2012

Le numéro deux d'al-Qaida a été tué au Pakistan


Abou Yahya al-Libi aurait été tué dans la zone tribale du Waziristan. Crédits photo : HO/AFP


Visé lundi par un tir de drone de la CIA au Nord-Waziristan, Abou Yahya al-Libi est décédé dans un hôpital privé où il avait été transporté.

C'est le coup le plus rude porté à al-Qaida depuis la mort d'Oussama Ben Laden, le 2 mai 2011. Et un coup de canif supplémentaire dans les relations américano-pakistanaises, toujours au point mort. Abou Yahya al-Libi, le numéro deux de la nébuleuse terroriste qui étend ses tentacules dans le monde entier a été tué, lui aussi, au Pakistan. La Maison-Blanche a confirmé mardi les informations duNew York Timesselon lesquelles al-Libi avait été la cible, lundi, d'un tir de drone de la CIA dans la zone tribale du Waziristan du Nord. Grièvement blessé, il aurait été transporté dans un hôpital privé où il est mort, a indiqué un officier des renseignements pakistanais, se référant à des sources locales.
Faisant fi des pressions des États-Unis, l'armée pakistanaise s'est toujours refusée à lancer une opération d'envergure dans cette région montagneuse censée abriter non seulement des éléments d'al-Qaida, mais aussi des talibans afghans et pakistanais. Elle sert également de sanctuaire au redoutable réseau Haqqani. Ces anciens seigneurs de la guerre afghans sont accusés d'avoir participé aux attentats les plus audacieux en Afghanistan et d'avoir notamment aidé à organiser les attaques coordonnées de Kaboul en avril dernier. Les talibans en avaient revendiqué la paternité, affirmant qu'il s'agissait là du lancement de leur «offensive de printemps» version 2012.

Islamabad condamne les tirs

Mardi, des responsables américains ont confirmé que c'était bien al-Libi qui était visé par le tir de drone de la veille sur la petite localité de Heso Khel, au sud de Mir Ali. Cette troisième frappe en trois jours a tué 14 personnes. Comme les précédentes, les Pakistanais se sont empressés de la condamner, qualifiant ces tirs d'«illégaux et en totale violation de la souveraineté» de leur pays. Il y a quelques semaines, Islamabad avait fait de l'arrêt des tirs de drones au Pakistan la condition sine qua none à une normalisation de ses relations avec Washington. La réouverture de la route par laquelle est acheminé l'approvisionnement destiné aux forces de l'Otan en Afghanistan est suspendue à une réconciliation américano-pakistanaise. Les deux «alliés» dans la lutte contre le terrorisme sont en état de quasi-guerre froide depuis qu'une bavure de l'Otan a tué 24 soldats pakistanais à la frontière afghane, le 26 novembre 2011.
La Maison-Blanche s'est félicitée mardi d'avoir porté «un rude coup» à al-Qaida en tuant son «directeur général». «Il n'y a personne, aujourd'hui, susceptible de le remplacer dans ses fonctions», a précisé le porte-parole de la présidence, Jay Carney. «Il comptait parmi les chefs d'al-Qaida les plus expérimentés et il a joué un rôle essentiel dans la préparation des attaques contre l'Occident», a ajouté un responsable américain. Un dirigeant des talibans pakistanais a, de son côté, déclaré que la mort d'al-Libi était «une grande perte» pour les combattants de l'islam.
Le numéro deux d'al-Qaida avait déjà été donné pour mort à plusieurs reprises. Capturé en 2002 et emprisonné sur la base américaine de Bagram, près de Kaboul, il avait réussi à s'échapper en juillet 2005. «Il faudra du temps avant que les gens croient vraiment qu'al-Libi est mort, mais ce sera alors un revers énorme pour al-Qaida», a déclaré un responsable américain au New York Times. Âgé d'une quarantaine d'années, le leader terroriste, qui tient son nom de sa nationalité libyenne, était l'homme de confiance d'Oussama ben Laden. Sa tête avait été mise à prix un million de dollars.
source : Le Figaro
 

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