Ce djihadiste franco-algérien d'une quarantaine d'années, membre éminent de la nébuleuse terroriste et proche de la cellule responsable des attentats du 11 Septembre, aurait été arrêté près de la frontière iranienne.
De notre correspondante en Asie du Sud.L'arrestation, mercredi, d'un «important chef français d'al-Qaida» au Pakistan confirme, s'il en était besoin, que ce pays reste une plaque tournante du terrorisme international. Naamen Meziche, un franco-algérien âgé d'une quarantaine d'années, a été interpellé dans la région de Quetta, au Baloutchistan, non loin des frontières avec l'Iran et l'Afghanistan, ont indiqué des sources militaires pakistanaises. Il aurait été capturé au cours d'une opération de l'armée dont la date exacte n'a pas été communiquée par Islamabad.
Né à Paris en juin 1970, Meziche, qui est bien connu des services de renseignement européens, possède la double nationalité française et algérienne. Son arrestation suit de quelques mois celle de Younous al-Mauritani, autre «gros poisson» d'al-Qaida, le 5 septembre 2011. C'est grâce aux informations fournies par ce dernier que Meziche a pu être localisé. Fidèle lieutenant d'Oussama Ben Laden, al-Mauritani avait été chargé par le chef d'al-Qaida en personne d'organiser des attentats aux États-Unis, en Australie et en Europe.
Donné pour mort en 2010
Selon le site américain The Long War Journal, Naamen Meziche avait été donné pour mort en 2010. À tort. On l'avait cru éliminé par un tir de drone de la CIA contre un quartier résidentiel sécurisé, dans lequel il avait élu domicile en compagnie d'autres djihadistes et membres d'al-Qaida, dans la Zone tribale pakistanaise du Waziristan du Nord. Washington s'était alors félicité d'avoir démantelé une cellule des «German al-Qaida», dite «cellule de Hambourg»,du nom de la ville d'Allemagne du Nord où elle était basée. Ce groupe, composé de terroristes européens d'origine turque et iranienne, était notamment au cœur des attentats de 2001 aux États-Unis. Ils étaient en train de préparer des attaques contre des métropoles européennes, du type de celles lancées par des djihadistes pakistanais à Bombay à l'automne 2008, avaient encore indiqué les Américains. Le 26 novembre 2008, dix terroristes appartenant au Lashkar-e-Taiba (LeT), un groupe anti-indien basé au Pakistan, avait donné l'assaut contre la capitale économique et financière de l'Inde, faisant 166 morts et de nombreux blessés.À l'automne 2010, le Wall Street Journal avait expliqué que «les autorités allemandes avaient commencé à enquêter sur Meziche à la fin de 2001, après avoir découvert qu'il entretenait des liens étroits avec des membres d'al-Qaida». Il aurait été particulièrement proche de Mohammed Atta, le principal organisateur des attentats du 11 Septembre, avec lequel il communiquait par e-mail et par téléphone. Il est aussi le gendre de l'imam radical Mohammed al-Fizazi, dont les sermons enflammés dans les mosquées de Hambourg ont largement influencé la «cellule de Hambourg».En 2010, inquiètes de l'influence grandissante de ces prêches, les autorités allemandes ont fermé la mosquée.
Après avoir survécu à la frappe de 2010, Naamen Meziche et plusieurs de ses comparses «sont désormais en Iran, d'où ils essaient de retourner en Europe», rapportait le New York Times à la mi-janvier 2012. Sa course s'est apparemment achevée au Pakistan.
source : Le Figaro