Le réseau social explique que les données récupérées sont «bénignes» et promet qu'il n'en fait aucun usage publicitaire.
Imaginez que Facebook puisse vous suivre à la trace. Savoir quels articles vous lisez, quels forums vous fréquentez, quels films vous téléchargez et avec quels amis vous discutez sur internet, même lorsque vous n'êtes plus connecté au réseau social. Scénario alarmiste ? Pas vraiment, selon le billet de blog d'un «hacker» auto-proclamé, qui crée du remous depuis dimanche.D'après Nik Cubrilovic, les cookies implantés par Facebook dans les navigateurs internet conservent des données personnelles même après la déconnexion des internautes, dont un numéro d'identifiant. «Facebook change simplement l'état des cookies au lieu de les supprimer», accuse-t-il. Résultat, le réseau social pourrait récupérer des informations lors de la navigation sur les sites intégrant ses modules sociaux, tels que le bouton «J'aime» ou les blocs des articles les plus partagés dans son cercle d'amis.
Chez Facebook, on admet que certains cookies conservent des données individuelles. Mais on minimise leur intérêt. Ces informations «bénignes» servent à se prémunir contre les spammeurs et les pirates, à aider à la récupération d'un compte en cas de piratage ou à identifier les ordinateurs utilisés par plusieurs personnes, pour décourager la sélection du bouton «Se rappeler de moi», explique un ingénieur à la suite du billet de blog. Bref, elles ont uniquement des visées techniques.
Pas d'usage publicitaire
Selon Facebook, les cookies ne sont en aucun cas utilisés pour cibler de la publicité et vendre des informations aux annonceurs. «Contrairement aux autres grands noms de l'internet, nous n'avons aucun intérêt à tracer les gens», plaide ce même ingénieur. Une manière de rappeler que les cookies sont communément utilisés par les régies publicitaires, celles de Google en tête, pour cibler les internautes, dans toute une galaxie de sites partenaires. Et proposer par exemple, sur un site d'information, de la publicité pour des produits que vous avez cherchés sur des sites d'e-commerce.Si Facebook se défend de traquer ses membres lorsqu'ils sont déconnectés, il reconnaît les suivre lorsqu'ils sont identifiés et visitent en parallèle des sites qui intègrent ses boutons et ses modules. Là encore, le réseau social assure que ces informations - dont l'adresse IP - ne sont ni vendues, ni utilisées à des fins publicitaires. Et rappelle qu'elles sont rendues anonymes au bout de 90 jours. Entre-temps, ces données lui permettent cependant d'affiner considérablement ses connaissances sur ses membres, en sachant sur quoi ils cliquent, quels sites ils préfèrent. Facebook a toutefois annoncé qu'il corrigerait le comportement de ses cookies.
Hormis la solution radicale de se tenir à l'écart de Facebook, il existe quelques méthodes techniques pour court-circuiter ce suivi. Le module AdBlock Plus pour Firefox et Chrome permet de bloquer les connexions à Facebook en dehors du réseau social, en ajoutant dans la liste noire quelques lignes de code. Le même résultat peut être atteint en installant dans son navigateur le module «disconnect», plus simple d'accès, dédié à cette tâche… et conçu à l'origine par un ingénieur de Google.
source:Le Figaro.fr